Vous vous êtes surement déjà demandé comment était la ville de Vannes avant ? Est-ce que votre ville, notamment dans la vieille ville, a toujours eu le même aspect ? Nous avons rassemblé quelques cartes postales de lieux emblématiques et les avons confrontées à la réalité actuelle. Chaque comparaison est agrémentée d’une description dont l’histoire est parfois plus ancienne que les photos exposées. Vous pouvez déplacer le curseur entre les photos pour voir l’une ou l’autre en entier !
Le Port de Vannes
Le port de Vannes date de l’époque romaine quand la ville s’appelait Darioritum. Entre le Ier et le Vème siècle, le port de Vannes avait déjà une bonne activité commerçante. La flotte des Vénètes était réputée pour sa bravoure en mer et son grand sens du commerce. Des échanges commerciaux importants avec l’Italie et le Royaume-Uni (appelé à l’époque Bretagne insulaire) faisaient de ce port un point central du développement commercial de la région. Au fil des siècles, le port de Vannes s’est développé et progressivement aménagé sous la forme du canal que nous connaissons aujourd’hui. La Marle passe aujourd’hui sous la place Gambetta et les piétons peuvent circuler à travers la porte Saint-Vincent. À l’époque (bien avant l’époque de la carte postale), il était impossible de rentrer dans la ville, car la porte Saint-Vincent n’existait pas, ce fut l’une des dernières portes à avoir été construite ! Cette absence de porte à l’époque s’explique par les grandes marées qui rendaient systématiquement la « chaussée » inondée et boueuse.
Après des travaux initiés au début du XXIème siècle (2003-2011), le port de Vannes s’est refait une beauté. Les parkings aériens ont été supprimés pour faire place à une belle esplanade et une offre culturelle (Le Kiosque). Les voitures ont été relayées dans des parkings souterrains. Le port voit régulièrement de nouveaux projets s’installer le long de la Rabine : street park, machines de sport, etc… Plus d’infos sur la Rabine dans cet article.
Place Maurice Marchais
Qui était Maurice Marchais ? C’est sans doute l’un des plus illustres résistants morbihannais ! Ancien maire de Vannes, il s’est farouchement opposé au Maréchal Pétain, allant jusqu’à se faire virer pour l’avoir traité de « vieille ganache ». On aurait tord de le contredire ! Ralliant ensuite le général de Gaulle pour coordonner la résistance dans son département, Maurice Marchais s’est fait emprisonner pendant 6 mois du 18 février au 3 août 1944. Son état de santé s’est aggravé pendant son emprisonnement, si bien qu’à la Libération quand on lui a de nouveau demandé d’occuper le siège de maire de Vannes, le pauvre homme n’a pas tenu bien longtemps. Il est mort à l’âge de 66 ans le 4 janvier 1945.
Rue Hoche, derrière l’hôtel de ville
La rue Hoche, située dans l’ancien Faubourg Saint-Salomon, a souvent changé de nom : rue Saint-Yves, puis rue d’Auray. Revenons un peu en arrière, au milieu du XVIIème siècle, époque où la France entière voit pousser un peu partout des couvents. Effectivement, suite à la réforme catholique, dans l’ensemble des villes françaises, des terrains sont achetés par différents ordres religieux. Vannes n’y manquera pas en cédant aux sœurs de la Visitation différents terrains dans l’actuelle rue Hoche pour la construction d’un couvent. 150 ans plus tard a lieu la révolution, les terrains et bâtiments sont confisqués par l’État et réutilisés pour installer une caserne d’infanterie en 1824 (on peut voir en bas à droite sur la carte postale, de jeunes soldats en uniforme d’époque). Le beau couvent a malheureusement ensuite été rasé (1975) pour être remplacé par un immeuble bien moins remarquable.
Rue du Mené
La rue du Mené est aujourd’hui appréciée des Vannetaises et Vannetais pour ses boutiques de mode en plein centre-ville. Mais saviez-vous seulement qu’à l’époque il y avait à la place de l’actuel Monoprix une très belle église paroissiale et son jardin ? Sur la carte postale on peut encore voir le mur d’enceinte ainsi que des arbres qui le dépassent.
L’histoire de l’actuelle rue du Mené démarre à la fin du 19ème siècle, quand cette rue servait encore d’axe principal entre Quimper et Nantes ! De belles boutiques comme le Grand Bazar du Morbihan et les magasins de nouveautés André s’établissent aux numéros 20 et 21 de la rue. Repérez sur la carte postale et sur la photo actuelle le bel édifice dont le dernier niveau présente une ouverture arrondie richement décorée.
Saint-Patern & Place Cabello
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’histoire de Vannes n’a pas commencé dans l’actuelle vieille ville mais bien sur la colline de Boismoreau (actuel quartier de Saint-Patern) quelques années avant notre ère, à l’époque de l’empire romain quand la ville s’appelait alors Darioritum. Le quartier de Saint-Patern correspondait alors à l’intégralité de la ville, il n’y avait rien autour, à part deux autres collines non habitées : celle du Mené et celle de la Garenne (plus d’infos visuelles ici) ! Ce nom de Saint-Patern lui a ensuite été attribué suite à la visite de Saint-Patern au Vème siècle. Pendant la chute de l’empire romain, les abords de la colline du Mené ont été fortifiés à l’aide des pierres récupérées dans l’ancienne cité romaine (colline de Boismoreau). La population s’est ainsi mise à l’abris, c’était la naissance de la vieille ville de Vannes.
Plus de cartes postales à Baud
Si vous souhaitez voir davantage de cartes postales d’époque, nous vous recommandons le Carton Voyageur, qui est l’un des plus grands musées de cartes postales situé non loin de Vannes (environ 40 minutes).
Si vous souhaitez aller plus loin, découvrez des balades autour de Vannes (la première balade est dans le centre ville de Vannes et part du port). Si vous voulez découvrir la Bretagne en photos, visitez le site de cette photographe à Vannes.
Thomas Gesland
Infos Pratiques
1 Le Port de Vannes : Le Port, Vannes, France
2 Place Maurice Marchais : Place Maurice Marchais, 56000 Vannes, France
3 Rue Hoche : Rue Hoche, 56000 Vannes, France
4 Rue du Mené : Rue du Mené, 56000 Vannes, France
5 Saint-Patern : 7 Place du Général de Gaulle, 56000 Vannes, France
André Le Floch
je désire avoir une vue sur la rue de l’abattoir café Quenouille et école garderie proche, détruits pour permettre l’accès au parking souterrain de la mairie annexe