La vie (cachée) des étudiants pendant la COVID-19

Alicia Jousseaume, étudiante à l'UBS de Vannes
Alicia Jousseaume, étudiante à l'UBS de Vannes

La période actuelle liée à la pandémie de COVID-19 a des conséquences dramatiques sur la vie de nombreux étudiants. Nous sommes partis à la rencontre d’Alicia, Mety, Sullivan et Marie-Madeleine, tous en faculté de droit à l’UBS, pour recueillir leurs témoignages et comprendre un peu mieux leur quotidien. 

Des difficultés à rester motivés

Tous nous expliquent que les cours magistraux sont en distanciel. Lorsqu’on leur demande s’il est difficile de suivre les cours dans ces conditions, Sullivan avoue qu’il a complètement décroché et s’exclame « Les profs ne vendent pas du rêve en distanciel !». Mety et Alicia, quant à elles, reconnaissent avoir des difficultés à garder un rythme de travail. Alicia confesse même avoir eu « psychologiquement » un petit passage à vide en décembre. Et Marie-Madeleine raconte qu’elle est toujours pleine de motivation en début de cours, mais reconnait timidement : « au bout de 30 minutes, y’a plus personne, je finis par m’endormir ». Toutefois, si elle n’arrive pas à suivre les cours magistraux, elle parvient à être plus productive la nuit.

« au bout de 30 minutes, y’a plus personne, je finis par m’endormir »

Marie-Madeleine

Pour contrer un peu ce sentiment d’isolement, travailler à la BU (Bibliothèque universitaire) semble être un début de solution pour Sullivan et Mety. Cette dernière y retrouve « un peu de lien social pendant 5 ou 6 heures par semaine » et aussi un peu de structure hebdomadaire. Elle avoue dormir beaucoup car elle a « la flemme ». Et en raison de l’absence de cadre, elle « procrastine ».

Actuellement, seuls les travaux dirigés (TD) sont en présentiel. Pour Mety et Alicia, « cela permet d’avoir un peu de lien, de voir les autres ». Certains nous parlent également des « activités d’ouvertures » proposées par l’université. Même s’il ne se sent pas trop isolé, Sullivan est plutôt content de se dépenser en faisant du foot. Mety, elle, a choisi la gravure qui outre de nouvelles compétences, lui offre 15 heures de cours en présentiel pour ce nouveau semestre ! Marie-Madeleine a opté pour la musculation, « cela me permet de préparer mon corps pour cet été et en même temps de rencontrer des gens » dit-elle en riant. Des petits pas hors de l’isolement estudiantin, même si, comme l’affirment les deux protagonistes, « c’est pas facile de rencontrer des gens et de faire le premier pas lorsque les gens portent un masque, ça crée une distance ». 

Des étudiants à la jeunesse volée ?

Alicia et Sullivan ont l’impression de passer à côté de leur jeunesse. De plus, tous les deux s’accordent sur la peur d’avoir « un diplôme en carton » avec les examens en distanciel qu’aucun n’apprécie. Alicia, semble même anxieuse à l’idée de devoir revivre un jour une nouvelle période de pandémie. 

Sullivan Pelherbe, étudiante à l'UBS de Vannes
Sullivan Pelherbe, étudiante à l’UBS de Vannes

Marie-Madeleine, quant à elle, souffre davantage d’être éloignée de sa famille. En effet, cette dernière a quitté son Sénégal natal pour suivre des études de droit en Bretagne. Elle avoue, depuis son appartement de 27m², que si elle « s’habitue à la solitude, le silence reste un problème ». Même si elle ne se sent pas à l’étroit, elle vit « hyper mal » l’isolement. Mais comme elle nous explique, puisqu’elle a choisi de partir de son pays, elle prend sur elle. 

« éviter la propagation du coronavirus avec l’espoir que la vie puisse bientôt reprendre »

Mety

S’agissant des soirées entre étudiants, si certains avouent « aller dans l’illégalité » pour « profiter de la vie », d’autres qui n’ont pas l’habitude de sortir beaucoup, comme Marie-Madeleine, voudraient toutefois rester libres de leurs choix. Alicia et Mety admettent ne pas s’interdire certaines soirées entre amis mais uniquement en petits comités. Pour Mety, il est important de prendre ses précautions « pour éviter la propagation du coronavirus avec l’espoir que la vie puisse bientôt reprendre ».

En conclusion, si les étudiants comprennent que certains d’entre eux puissent décrocher dans les conditions actuelles, ils essaient de rester positifs. Alicia nous dit qu’elle se sent privilégiée par rapport aux autres étudiants qui sont dans des conditions plus difficiles. Marie-Madeleine, quant à elle, nous conseille toute enjouée de « rester positif, et surtout de mettre le négatif de côté ». 

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